lundi 18 mai 2015

Fleur


Iris

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Les iris sont en pleine floraison

Le dormeur du val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
                

                                                            Arthur RIMBAUD 

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23 commentaires:

  1. Des Iris Faux Acores (d'après le panonceau que j'ai photographié dans les Dombes du parc des Oiseaux dans l'Ain, fin mai l'année dernière)....
    Ils poussent d'ordinaire en bordure d'étang ou de fossé. Là où tu les as trouvés, ils sont en troupe. Ce doit être marécageux

    Rimbaud parle des glaïeuls, il y a en effet des glaieuls sauvages >

    http://flore-mediterraneenne.com/glaieul-sauvage-gladiolus-italicum/627

    Ce poème commence par un trou, il finit avec deux... Miss pourrait nous dire ce que sont ces retours à la ligne :
    "D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
    Luit : ..."

    "Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
    Dort : ..."

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    1. Bien vu c'est bien un terrain marécageux.
      Pour l'explication de texte, je passe la main à de plus érudits que moi.

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    2. Très juste, ta remarque sur la circularité du poème employant le mot "trou" , avec passage de "un" à "deux" et surtout avec ce changement de sens, de l'anodin à l'horrible.

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    3. Très juste, ta remarque sur la circularité du poème employant le mot "trou" , avec passage de "un" à "deux" et surtout avec ce changement de sens, de l'anodin à l'horrible.

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  2. Daniel, ne t'obstine donc pas avec les rosiers ! Terre argileuse et lourde recommandée (voir si dans la nature il y a des églantiers poussant en abondance)
    Par contre tu peux te lâcher avec les géraniums ou plutôt pélargoniums : la grand mère de mon mari en avait un devant la porte de sa cuisine qui passait l'hiver sans problème et faisait bien trois mètres de haut. J'ai fait une bouture, l'hiver il me fallait le remiser, il n'a pas duré longtemps en plus il faisait peine à voir

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    1. Mais j'y pense, Daniel, ton rosier grimpant de famille ne serait-il pas rose très vif ? Et n'apparaissait-il pas un jour sur une de tes photos ? En ce cas, palissé sur la loge du jardin de ma grand'mère il y en avait un très ressemblant

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    2. Je recherche une photo pour te l'envoyer.....

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    3. Le rosier 'F.J. Grootensdorst' n'est pas un grimpant...
      Je ne suis pas trop dans mes photos en ce moment pour t'envoyer une photo du mien. Je ne sais même pas s'il est déjà fleuri... Ah si, de ma fenêtre je vois quelques petits boutons roses foncés

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  3. BONJOUR DANIEL j'adore ces fleurs et le soldat aussi doit les adorer
    IL est tranquille donc il peut observer encore et encore et essayer de penser à autre chose*
    Un soldat doit s'évader s'il le peux*
    Je vois ces iris lorsque je passe vers les marais et j'espère arriver à les photographier aussi
    les glaïeuls,les fleurs préférées de ma grand mère que j'aime beaucoup aussi

    gros bisous DANIEL et merci je ne connaissais pas ce poème.

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  4. Un poème très touchant qui fait froid dans le dos et un iris qui réchauffe le cœur.

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  5. Les iris ont tous sans exception des coeurs merveilleux!

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  6. Je suis toujours ravie quand je peux voir ces iris sauvages dans nos marais !!
    Magnifique !
    Bonne soirée

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  7. Il s'agit de "rejets": une phrase commencée ds un vers se termine au début du vers suivant

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  8. la structure inverse est un"enjambement"les mots d'une phrase au début d'un vers continuent la phrase sur le vers suivant

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    1. Merci pour l'info.
      J’espère que Lucie va être ravie...

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    2. Sympa ! Il ne me reste plus qu'à "googler" ces deux mots.
      Et puis à les oublier car j'ai une trop petite tête
      Bonne journée à vous, Daniel Madeleine et Riva (j'ai revu qu'en 2007 cette dernière avait 7 ans. Elle est donc "du siècle")

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    3. Les recherches nous mènent parfois là où l'on ne s'attend pas. Je ne serais pas doutée que le poème "le dormeur du val" se référait à la guerre de 70.
      Pour mon message d'aujourd'hui je me suis arrêtée ; en effet j'aurais voulu parler du plan incliné d'Arzviller, du canal de la Marne au Rhin etc, on sait où on commence mais pas où on s'arrête...

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  9. J'aurais pu ajouter , en "explication de texte" que les rejets ont pour but de créer la surprise et de valoriser les mots choisis par le poète.Ce n'est pas qu'une question de technique, c'est le sens qui importe.

    Idem pour l'enjambement, qui crée plutôt un effet de rythme ample

    "d'argent", "luit",
    "dort" , "tranquille" créent la surprise et un rythme en cascade pourrait -on dire, comme le rythme de la rivière. Surprise d'abord lumineuse et paisible, mais qui virera au drame avec la révélation finale, du denier vers, haché.

    Voilà pour "l'explication de texte "complète!

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    1. Merci, je vais être un peu moins bête ce soir si du moins j’arrive à tout retenir dans ma petite tête à neurones réduit... lol

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  10. Ils ressembles davantage au iris d'eau. Le poème de Rimbaud ma rappelle un peu la chanson de Mouloudji "gentil coquelicot".

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    1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Iris_pseudacorus

      "Iris pseudacorus ou iris des marais, iris faux acore ou iris jaune (ou encore flambe d'eau ou glaies en Saintonge) est une plante herbacée vivace de la famille des Iridacées"

      J'avoue que je m'étais demandé si l'iris faux acores était une sous variété

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  11. Passe une belle soirée DANIEL
    j'en ai vu aujourd'hui et j'ai pensé à toi
    gros bisous

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